François René de Chateaubriand

François René de Chateaubriand est né à Saint-Malo en 1768.

René de Chateaubriand

Issu d'une famille aristocratique comptant dix enfants, il passa son adolescence au château de Combourg, propriété d'un père qui fit fortune dans le commerce maritime.

Entamant une carrière militaire vite interrompue par la Révolution, il émigra en Amérique pour revenir au service de la monarchie puis s'installa en Angleterre en 1793.
Après des années difficiles et l'écriture de centaines de pages qui donneront plus tard naissance à plusieurs ouvrages (Essai sur les révolutions, ensuite Atala, puis René, épisodes d'un roman intitulé "Les Natchez" qu'il avait entrepris lors de son premier exil) il revient en France en 1800.

Romantique, empreint d'une profonde sensiblerie, perturbé par la mort de sa mère mais aussi par certaines aventures amoureuses, il entreprend une "conversion". Il commence alors l'écriture d'une apologie de la religion chrétienne et fait éditer le Génie du christianisme en 1802, suivant en cela les desseins de Bonaparte.

La gloire et le succès le mettent au service de la Révolution qu'il sert un moment comme ministre du Valais, mais il démissionnera en 1804 après l'exécution du Duc d'Enghien.
Cette rupture l'amène à se tourner plus encore vers la littérature et l'opposition au régime en place.Il repart alors en voyage, en quête "d'images" afin de pousuivre son oeuvre. La Grèce puis la Turquie, la "Terre Sainte" et enfin l'Espagne l'amèneront à publier Les Martyrs en 1809 et Itinéraire de Paris à Jérusalem en 1811.

La Restauration le ramène aux Affaires en 1814 et il écrit "De Buonaparte et des Bourbons", devenant ministre sous Louis XVIII. Il s'oppose toutefois au Pouvoir de la deuxième Restauration, auquel il ne voudra pas participer.
A nouveau ministre, en 1822, sous Villéle, il tente d'imposer une certaine fraîcheur aux choses publiques, rejetant l'affairisme et ce qu'il appelait "la morale des intérêts".

Une nouvelle fois en désaccord avec ce pouvoir qu'il tentait de servir, il est chassé du gouvernement en 1824 par celui qui l'avait appelé et devient dès lors une figure de proue de l'opposition.

Ambassadeur de Rome sous Charles X en 1828, il démissionne lors de la formation du gouvernement Polignac.
Entretemps, il aura écrit Les Aventures du dernier Abencérage, terminé les deux épisodes des Natchez et composé Le Voyage en Amérique. Ses Oeuvres Complètes publiées par Ladvocat en 1826 le consacreront comme le grand maître de la littérature moderne.

Après un discours mémorable à la Chambre des Pairs en 1830, refusant de participer au pouvoir, il poursuit alors une vie faite de voyages et d'aventures, et est notamment arrêté en 1832 lors de "l'affaire de la Duchesse de Berry".

Il accumulera ainsi souvenirs, sujets et une inspiration qui l'amèneront à écrire certaines des plus belles pages des Etudes Historiques (1831), de La Vie de Rancé (1844) mais surtout de son "oeuvre" ultime, commencée déjà en 1809 : les Mémoires d'Outre-Tombe. Ce qu'il voulut être "l'épopée de son temps", condensé d'imaginaire, de sensibilité, de poésie et de mélancolie mais aussi d'espoir sera achevé en 1841. Pressé par les besoins financiers, l'écrivain dût se résoudre à le vendre, mal sans doute, à une société qui le cèdera ensuite à un journal.

Homme d'honneur, assez soucieux de gloire personnelle, François René de Chateaubriand aura rempli une vie où voyages et quête de connaissances, gloire et popularité, aventures et déceptions, se mêleront intimement pour aboutir à un chef-d'oeuvre littéraire où poésie et prose ne feront plus qu'un.
    L'histoire retiendra aussi de lui que sans une certaine vanité, un orgueil parfois démesuré et une fuite devant les responsabilités, il aurait sans doute pu laisser derrière lui le souvenir d'un brillant homme d'Etat ... Le destin n'en a pas voulu ainsi et il demeure dans le coeur des malouins, mais aussi de tous les Bretons, l'image d'un homme proche de ses contemporains, contestataire du pouvoir de l'argent et de la bourgeoisie. Ces qualités d'humanisme le rapprochaient du petit peuple qu'il a souvent tenté de défendre au cours de sa courte carrière politique ...

François René de Chateaubriand mourut en 1848. Le peuple et l'Etat français lui firent des funérailles nationales et il repose désormais, face à la mer sur l'île du Grand Bé, devant les remparts de Saint-Malo.


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