La Demoiselle de Rance

Du pont qui surplombe la rivière de Saint-Samson à La Vicomté, un escalier de pierre descend vers la rive droite. Il mène au sentier dont vous apercevrez l'ébauche, au pied des premiers carrelets, à quelques dizaines de mètres d'ici. Il chemine en une fine bande de terre longeant la rive jusqu'à la petite vallée du Dic.

carcasse de chaland, La Vicomté sur Rance

Dans un léger repli de la rivière, vous découvrirez la carcasse du dernier chaland de la Rance, planté définitivement dans son lit de vase. A certaines heures de la marée, le squelette décharné laisse encore entrevoir les flancs d'un des glorieux acteurs du passé de la vallée. Il était le dernier d'une longue lignée d'embarcations qui assureront le transport de marchandises diverses de Saint-Malo à Dinan et parfois au delà. Son nom sonne comme celui d'un ami : Le Louis ... Son propriétaire l'abandonnera là, un vilain jour de 1968, scellant ainsi définitivement l'épopée des chalands de la Rance. La voie de chemin de fer qui reliera Rennes à Saint-Malo aura fait disparaître, dès le début du 20ème siècle, ses prédécesseurs qui descendaient ou montaient le cours d'eau, au gré du vent ou de la marée. Quelques-uns, mûs par un moteur, résisteront encore quelques décennies avant de disparaître à leur tour.

carrelets et pont de Lessard, La Vicomté sur Rance

De ci de là, la marée basse découvre quelques vestiges de carrelet ou de barque, affleurant encore difficilement, objets insolites éparpillés par le hasard des courants.

Comme pour vous attirer vers les quelques survivants d'une époque révolue, alignés sagement au pied de la rive qui débouche sur le Dic, deux carrelets tenant encore debout, font face au pont de Lessard ...



Plus loin encore, après la minuscule vallée, "la Demoiselle de Rance", rocher insolite dressé comme un statue, se fond de plus en plus dans une végétation qui s'en veut la parure :

la Demoiselle en 1900, La Vicomté sur Rance

C'est après avoir traversé le ruisseau qui a sculpté la souille du Dic (dont le sentier monte vers le hameau de La Ville es Pois), que vous apercevrez difficilement ce pic étonnant, partiellement caché par une flore exhubérante qui n'a cessé de croître au cours des années. Sans doute vous demanderez-vous "pourquoi un tel surnom ?" car d'ici, rien ne permet d'entrevoir le moindre signe de féminité dans ce caillou ... Passez à l'occasion sur l'autre rive (soit par le pont de Lessard, soit par celui qui enjambe la Rance à Lyvet), et arrêtez-vous face au rocher : vous comprendrez !



En attendant, observez bien les abords du chemin qui va du Dic au pont de Lessard :

Rance à La Vicomté sur Rance

Vous y trouverez en abondance une flore variée nettement plus présente que sur les autres parcours... un micro-climat semble lui être favorable à cet endroit particulier où les fleurs éclosent en multiples taches de couleurs chatoyantes dès les premiers jours du printemps.

C'est également de cette rive que la vue embrassant le pont de Lessard et son manteau de verdure offre les meilleures perspectives.

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