Réhabilitation de la Rance : on nous aurait donc trompé ?

Enfin ! La Rance se porte mieux !

... c'était le titre de la première page de cette rubrique, il y a un an.

A cette époque, les travaux de désenvasement de la rivière allaient bon train et les riverains imaginaient déjà une vallée comme "au bon vieux temps". Une vallée où les oiseaux retrouveraient droit de cité (c'est le cas pour certains d'entre eux), où les familles pourraient fouler le sable de plages retrouvées (La Ville Ger voit revenir, petit à petit, une étendue où le jaune avait disparu au profit du gris), où les coquillages seraient à nouveau sains ...

Les bonnes volontés étaient nombreuses et les discours se voulaient porteurs d'espoir ...

Las ... : on déplace une nuisance (les surplus de vase) pour la transformer en amendement des sols (ces vases sont mêlées aux terres de certains exploitueurs agricoles) ... sans pour autant perdre des habitudes désastreuses !

A l'abri des regards, une vaste étendue de champs clôturés, pour la circonstance, s'est vue recouverte en quelques mois des vases aspirées dans la Rance et retenues par des digues de terre.
Assèchés, ces limons devenaient une matière facilement assimilable par les terres qu'ils recouvraient. Un charruage vigoureux paracheva donc cette transformation. Ces terres portaient dès lors un immense espoir : celui d'en revenir à une culture écologique !

Non ! A l'abri des regards, l'agricultueur poursuivait sa lente et conscienceuse besogne de destruction : voyez les photos ...

A quelques mètres d'un ruisseau, à peine cachés à l'orée d'un bosquet interdit (des panneaux "Défense d'entrer" et une clôture imposante dissuadait les promeneurs !), les emballages des poisons utilisés "préventivement" gisent, tel un rappel : un interdit cache bien souvent un délit ! Non pas nécessairement un délit aux yeux de la loi ... mais un délit pour la nature.
Il faut bien contater, en effet, qu'aucune loi n'interdit aux agricultueurs d'user de fongicides, d'herbicides, d'insecticides dont on sait pourtant qu'ils sont dangereux ... voire mortels !

... et ce ruisseau se jette, à quelques centaines de mètres, dans une Rance que d'autres veulent sauver !

On nous promettait pourtant une rivière plus propre ! ... et l'on fait payer le prix de cette propreté à tous ses riverains !
Mais on oublie l'essentiel, le VRAI pollueur : l'agricultueur ! ... qui, malgré une volonté apparente (?!?) de retour à la nature ...
... ne pense qu'en termes de rendement, conforté dans son bon droit par des "responsables" irresponsables !

Ce premier article des "Nouvelles ou Insolites" se terminait par la phrase suivante :

Reste le douloureux et épineux dossier des pollutions agricoles ...

Décidément ... rien n'a changé !!!

Et quel nom dérisoire pour un tel poison !!!