Lancieux, ses côtes et sa baie

Toute la partie de la côte située entre la Pointe du Décollé et celle de Saint-Cast, encaissée entre plusieurs baies, offre une flore exhubérante et une faune particulièrement abondante que seul l'observateur attentif remarquera. Celle de Lancieux s'est acclimatée sur un territoire qui s'étire en une presqu'île peu marquée sur 11 kilomètres de sables, de rochers et de dunes. Si vous êtes attentif, vous en découvrirez les richesses à chaque détour du sentier qui vous emmenera jusqu'aux limites de Ploubalay.

plage de Saint-Sieu, Lancieux

Les rives du Frémur en sont les premières perles, offrant un abri aux bateaux mais aussi adeptes du repos sous l'astre du jour. Dans le passé, elles étaient parcourues par un petit monde s'affairant autour des quelques embarcations dont l'usage essentiel était la pêche côtière mais aussi le cabotage des produits locaux.

Après la Pointe de l'Islet faisant face à Saint-Briac, dernier rempart naturel protégeant l'estuaire du Frémur des vents d'ouest, le sentier vous mènera à la plage de Saint-Sieu. La plus grande des plages de Lancieux est le rendez-vous des véliplanchistes dont le ballet incessant traverse toute la baie.

Pointe de Lancieux

Du pied des Hauts de Buglais, les voiles multicolores exposées aux vents descendants rasant les basses terres sont portées vers la Pointe du Chevet en Saint-Jacut-de-la-mer et en reviennent inlassablement, bondissant parfois sur les vagues d'une houle légère faisant miroiter le soleil à l'horizon.

Plus loin, au delà de la Pointe de Lancieux, les falaises ont laissé la place aux rochers se faufilant vers la mer.

plage des Briantais, Lancieux

Enserrant une succession de petites plages qui se couvrent et se découvrent au gré des marées, ils retiennent les dernières terres des défricheurs de ses campagnes. Une bonne partie de la commune de Lancieux était auparavant constituée de marais et de prés salés. Quelques vestiges de digues témoignent de la volonté des anciens habitants de gagner sur la mer des terres cultivables.

Ils étaient en effet le plus souvent agriculteurs et marins à l'époque de la "Grande Pêche". Au 16ème siècle, déjà, une première digue sera construite, en pierre, entre la Buglais et la Briantais, afin d'en protéger les fermes. Nommée "digue aux Moines", elle verra, à partir de 1749, un second ouvrage se profiler dans les campagnes : la "digue aux Roches", destinée à étendre les surfaces de culture. Afin d'en assurer l'irrigation, de petits canaux alimentés par des noques (petites écluses à main) seront également mis en place et Lancieux se taillera ainsi une réputation de production légumière allant au delà des limites du canton.

baie de Lancieux

Les dunes plantées de pins maritimes, dont une partie a disparu lors des tempêtes de 1999, en sont pratiquement les derniers refuges naturels. Couvertes d'une végétation rase, elles sont le domaine des lapins et des campagnols. Se profilant le long de la côte pour finir de se déverser au fond de la baie, elles changent d'aspect d'année en année, au gré des humeurs du vent et de la mer ...

Parmi celles-ci, le Tertre Corlieu s'avance modestement entre deux plages, mouillant ses rochers dans une eau calme qui en a sculpté les contours.

lézard vert, Lancieux

De petite dimension, une vingtaine d'hectares, mais constitué de biotopes très variés faits de marais, fourrés, prés salés et pelouses dunaires, ce site naturel protégé recèle une faune et une flore abondante et diversifiée. Si orchidées, iris et orchis s'y dévoilent en nombre, ses petits habitants se font plus discrets.

Le lézard vert et le triton marbré en sont les plus colorés et il vous faudra être patient et discret pour les dénicher. Portez donc votre regard en dessous de l'horizon : vous y découvrirez un autre aspect de la Bretagne ! Des oiseaux nicheurs, tel le bouvreul ou le verdier s'y cachent aussi. Au-dessus de vous, le vol de la fauvette et de la locustelle vous feront croire, parfois, qu'ils vous frôlent la tête à dessein. Il n'en est rien : ils vous invitent à partir car leur nid est proche et ils ont peur de l'homme ! Un peu plus loin, là où le sable blond se teinte de gris par le dépôt des limons, observez le ras de l'eau : sans doute y verrez-vous chevaliers, barges et bécasseaux venir s'y nourrir avant que la mer ne reprenne ses droits.

La baie de Lancieux a d'autres atouts et il suffit d'en scruter le sable, au ras des premières vagues, lorsque la marée est bien basse : les coques. S'y découvrant par milliers, exposant leur coquille pour un moment, juste le temps de les ramasser, elles semblent alors attendre sagement le pêcheur de passage ...

Les habitués du lieu le savent bien et s'y donnent rendez-vous par centaines, lors des grandes marées ! Ces jours-là, l'étendue découverte est immense, formant une plage à perte de vue, partant de la Pointe de la Haye en Saint-Briac pour aboutir à celle du Bay en Saint-Cast-le-Guildo !

baie de Lancieux vers Saint-Jacut

La qualité de son environnement, la richesse de ses eaux et la beauté de ses plages où l'on peut facilement se réfugier à l'abri des vents ont provoqué une lente dégradation du milieu, mettant parfois en péril une nature fragilisée. Les dunes ont ainsi progressivement perdu une partie de leur relief, sous le piétinement de hordes de vacanciers se ruant ici dès la belle saison ...

Plus loin, en direction des terres, au fond de la baie, la pente très douce qui s'est dessinée entre les Pointe de Saint-Jacut et de Lancieux a laissé la place à la formation de marais.

Il vous faudra les contourner pour mériter votre prochaine découverte : le pays de Saint-Jacut-de-la-mer.


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