Planguenoual aux falaises sauvages

Depuis des temps immémoiaux, les métiers de la terre ont été a l'origine du developpement de Planguenoual. C'est tout naturellement que se poursuivit cette évolution, même lors des premières migrations estivales que connut la côte armoricaine. La seconde moitié du 20ème siècle et sa ruée vers l'élevage intensif l'empêchera, pour bien longtemps sans doute, de se tourner vers une évolution plus naturelle que son environnement privilégié aurait pu provoquer : le tourisme côtier. L'agriculture et l'élevage ont définitivement pris possession non seulement des terres mais aussi de la mer : selon la saison, le vert n'y est pas émeraude mais nitraté ... La couleur des plages, mais aussi ses odeurs, font bien souvent fuir le visiteur de passage qui, pourtant, aimerait s'arrêter pour parcourir ensuite des rivages de toute beauté. L'empoisonnement lent et silencieux du milieu marin a fait reculer les promoteurs ... les pollueurs sont restés.


falaises de Planguenoual

Planguenoual possède, en effet, une bordure côtière d'une richesse insoupçonnée : les falaises abruptes, sauvages, presqu'aussi hautes que celles de Frehel ou d'Erquy, se découpent en amoncellements chaotiques où les criques sauvages voyent s'engouffrer des paquets de mer qui secouent les rochers. Sur leur sommet, la flore se développe en une diversité telle qu'elle ferait le bonheur de nombreux botanistes. Plus encore qu'au Cap d'Erquy ou de Frehel, toutes les variétés des fleurs sauvages des côtes d'Armorique s'étalent en un tableau de toutes les couleurs ! Le rose et le mauve des bruyères et arméries se découpent sur les tapis d'ajoncs et genêts éclatant de couleur or ; les bleuets et les cirses s'y distinguent en petites touffes, la marguerite et la matricaire émergent des herbes folles parmi les fleurs des ronces et des rosiers sauvages ; la clématite s'y fait discrète alors que l'oeillet se balance au gré des vents, la spergulaire et la jasione émergent parmi les cailloux, les disputant à la matricaire maritime. Oeillets, silènes, callunes, cinéraires, violettes, pulmonaires, primevères, stellaires sont autant d'autres fleurs que vous pourrez apprendre à découvrir le long du sentier douanier qui vous a conduit jusqu'ici.

Sur des kilomètres de côte sauvage, de Port Morvan vous remonterez pour redescendre plus loin vers la grève du Morvin, semblant faire ensuite le même périple vers La Cotentin pour aboutir à Jospinet. Ici, l'homme a développé le seul métier de la mer que connait Planguenoual : la mytiliculture. Au cours des millénaires, le ruisseau des Coulées y a creusé un vallon aboutissant à une plage entièrement couverte par la mer à marée haute, tout comme les autres plages du village. Sur les pentes herbues, les ateliers de tri préparent des fruits de mer récoltés sur les bouchots s'étendant sur des dizaines d'hectares en direction de Morieux, Hillion et Saint-Brieuc. La proximité d'exploitations conchylicoles importantes a souvent modifié l'aspect original des rochers submergés par les eaux : certains sont noircis par les grappes de moules qui s'y agglutinent. D'autres paraissent blanchis sous l'effet d'une salinité importante qu'une baie en pente très douce aurait pu provoquer. Il n'en est rien ! Au gré des marées emportant le naissin, des millions d'huîtres sauvages se sont soudées aux cailloux sous les falaises, n'attendant que les amateurs sachant se servir d'un couteau solide ! Si le sable découvre, à marée basse, des couleurs argentées et parfois grises, ne vous y trompez pas : ce sont les coquillages se désagrégeant au cours des années qui l'empêche d'être blond comme presque partout ailleurs.

De la plage de Beliard, les bouchots à perte de vue s'étirent vers la baie de Saint-Brieuc :

baie de St-Brieuc et bouchots

Ici commence le territoire de Morieux. Plus loin, Hillion préfigure déjà les faubourgs de Saint-Brieuc.

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