Lanmodez

enclos paroissial de Lanmodez

Sans doute fondée par un des nombreux moines irlandais qui traversèrent la manche du 5ème au 6ème siècle, cette petite commune rurale a pris le nom de l'un d'entre-eux : Saint-Maudez.

L'étymologie s'y prête d'ailleurs parfaitement : "Lann" signifiant ermitage en vieux breton, "Modez" provenant du patronyme de l'évangélisateur qui entrera quelques siècles plus tard dans l'Histoire de la Bretagne comme l'un des nombreux saints qui firent l'Armorique. Vénéré dans toute la région, un bon nombre de croix et de chapelles seront construites à sa mémoire et porteront également son nom.

Selon les croyances locales, il édifia un monastère en l'an 570, à Kermenec'h. Il le transfèrera plus tard sur l'île Guelt Enès où il finit ses jours. L'île prendra son nom après sa mort. Avant de s'y installer, il l'aurait débarrassé des serpents venimeux qui l'infestaient. Cette légende provoquera un rite que certains veulent encore perpétuer aujourd'hui : il consiste à prélever un peu de cette terre, bénie, et de la répandre ensuite dans les étables afin de protéger le bétail des morsures venimeuses ...

C'est au cours des ans que Lanmaudez deviendra Lanmodez.


L'enclos paroissial de ce dernier village avant le Sillon de Talbert est baigné d'une lumière éclatante, au centre du petit bourg. Son église fut fondée en 1768 mais le porche qui en permet l'accès est beaucoup plus ancien : il date de 1567 ! La construction de l'édifice, qui porte le nom du saint fondateur, s'étala sur plusieurs années pour n'aboutir qu'en 1785.

Quoique proche de Lézardrieux avec laquelle elle longe l'estuaire du Trieux, Lanmodez dépendait de l'évêché de Tréguier. C'est lors du procès de canonisation de Saint-Yves, originaire de Minihy en Tréguier, que le hameau fut érigé en paroisse indépendante, en 1330. En 1592, elle sera le théâtre d'une des multiples batailles que connaîtra la Bretagne entre troupes anglaises et ligueurs.

Occupé déjà à l'époque néolithique, le territoire de cette commune ne garde toutefois que des vestiges passant le plus souvent inaperçus : une allée couverte sur l'île Coalen et un souterrain à Kermenguy, datant de l'âge du fer.

moulin de Ker Annio, Lanmodez

De nombreux édifices plus récents parsèment toutefois une terre de petits paysans qui ne se tournaient vers la mer que pour améliorer l'ordinaire : les ruines d'un ancien château-fort (Castel-an-Hiar), quelques croix et chapelles (N.D. de Kermassach dont l'origine remonte à 1753 et N.D. de Bonne-Nouvelle édifiée au 16ème puis restaurée au 17ème siècle), le château de La Villeneuve datant du 16ème siècle et le manoir de Kermaquer érigé aussi au 16ème siècle. Lanmodez connut 7 moulins : les moulins à eau (Pommelin) et les moulins à vents (Meuriot, Mezou-Jan et Ker Annio) permettaient de transformer le produit des cultures sur des terres louées aux paysans par une dizaine de familles de nobliaux qui règnaient sur le pays dès le Moyen-âge.

Ker Annio, comme beaucoup d'autres moulins, a été transformé en résidence secondaire. Coiffant sa colline, il paraît être une ancienne tour de guet.


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