Louannec

Depuis la pointe protégeant le petit port de Trelévern, vous aurez déjà aperçu les côtes de Louannec s'enfonçant progressivement vers le fond de la baie de Perros.

cale et plages de Louannec

Le sentier qui la parcourt, voulant souvent rejoindre le cordon de galets qui forme le bord de mer, ne traverse pas Louannec. A mi-parcours de ses huit kilomètres traversant la végétation basse, au bout d'une longue mais étroite plage, vous parviendrez à une petite route menant de la cale à une aire de stationnement située en aplomb. Remontant dans les terres, elle débouchera au centre d'un bourg animé surtout pas une circulation de véhicules qui, le plus souvent, ne s'y arrêtent pas.


Tout comme Trelévern, Louannec ne bénéficie pas d'un bord de mer aussi prestigieux que ses voisines Penvenan, Trévou-Treguignec et surtout Perros-Guirec.

Elle s'est donc surtout développée vers les terres, même si le nombre de résidences secondaires sortant de la végétation coulant doucement de la colline vers la mer se fait de plus en plus important ...

église de Louannec

Le point culminant du village est formé d'un tertre au centre duquel domine l'église, entourée d'un enclos paroissial. L'escalier monumental, menant à quatre colonnes massives désormais dépourvues de portes, confère à ce lieu une importance sans doute démesurée. Dépourvue de flèche mais coiffée d'un beffroi massif, cette église fut construite entre 1896 et 1898, sur les fondations d'un édifice beaucoup plus ancien, dont l'origine remonte au 12ème siècle. Dédiée à Saint-Yves qui en fut le recteur de 1292 à 1303, elle a gardé quelques rares vestiges de son existence passée, tel le transept sud érigé au 16ème siècle, le tombeau de Tristan de Coëtmen (15ème siècle) et quelques pièces de mobilier telles une pietà sculptée du 16ème ou encore une stèle du 18ème siècle.

Louannec deviendra paroisse indépendante en 1292 et commune à part entière au lendemain de la Révolution, en 1790.

Bien avant cela, déjà, elle fut occupée par quelques ancêtres du néolithique qui trouveront ici des terres fertiles, propices à l'établissement d'une communauté vivant d'agriculture et d'élevage. Ils laisseront derrière eux un souvenir qui a presqu'entièrement disparu : un dolmen planté à Park ar Ven. Il ne reste que deux pierres de cette ancienne allée couverte qui en comptait probablement six à l'origine : utilisées comme matériaux de construction, elles ornent sans doute quelques murs de maison dont les propriétaires d'aujourd'hui n'en connaissent pas l'origine ... Son nom, Gwele Sant-Erwan, signifiant "lit de Saint-Yves" en breton, vient d'une habitude qu'avait le premier recteur de Louannec de venir s'y reposer.

Quelques familles gauloises auront aussi occupé les landes et la côte de Louannec : une stèle du 2ème siècle avant notre ère ainsi que les vestiges d'un ancien atelier de bouilleur de sel établi non loin du phare de Nanthouar y furent découverts. Une motte féodale sera levée au 10ème siècle, rehaussée au 11ème siècle d'une place forte qui prendra le nom de ses Seigneurs : Coat-Guézennec. Le second millénaire verra la population louannécaine se développer progressivement sous la férule de ceux-ci puis des Barac'h, de 1303 jusqu'au 15ème siècle. Tour à tour, les Tournemine, les Philippe, les Cosquer de Plounévez-Moëdec et les Pelletier de Ransambo en seront les maîtres, laissant derrière eux le château de Barach du 15ème siècle (modifié puis restauré jusqu'au 17ème siècle) et le manoir de Cosquer dont les premières pierres furent édifiées au 15ème siècle. Le premier possède une particularité que peu d'édifices de ce genre ont pu préserver jusqu'à nos jours : une porte gothique à pont-levis et deux tourelles.

côtes et village de Louannec vus de Perros-Guirec

Les quelques fermes qui ont survécu au temps, Guillors, Coat-Guézennec ou encore Coatdeneo, érigées aux 17ème et 18ème siècle, rappellent que, de tous temps, Louannec fut une terre d'agriculture. Jusqu'à la fin du 2ème millénaire, elles auront utilisé l'énergie du vent et de l'eau grâce à huit moulins qui tournèrent pour en transformer les produits en matières premières qui seront négociées sur les marchés de Lannion et Tréguier. Aujourd'hui, ils se sont arrêtés, remplacés par un habitat de plus en plus dense qui émerge en taches blanches encore éparses d'une végétation qui demain, peut-être, aura partiellement disparu pour laisser la place à de nouvelles constructions contemporaines ...

Un long cordon de galets se détache de la côte, presqu'à la sortie du village. Il s'enfonce sur quelques centaines de mètres dans la baie, paraissant vouloir toucher le rivage de Perros-Guirec, votre prochaine étape.

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