Cancale, pays de pêcheurs et ostréiculteurs

A cette époque, la véritable huître locale était la plate. Comme toujours, l'homme habitué à piller les trésors de la nature à son profit imaginant que celle-ci était inépuisable, finit par se trouver confronté à un dilemme : piller totalement le trésor de la baie qui le faisait vivre, lui et sa famille, ou en arriver à règlementer la pêche. Lors de la campagne de 1920, près de 20.000 tonnes furent prélevées sur les bancs ! Une règlementation sévère fut adoptée et dès ce moment le rythme des saisons et des campagnes en furent modifiés.

caravane devant le Rocher de Cancale

Comme aujourd'hui avec la coquille Saint-Jacques les pêcheurs devaient se plier à des horaires et des temps de pêche limités afin de préserver les gisements.

C'est là qu'apparut ce que l'on appelait alors la caravane : une flotille de 200 bisquines mettant toutes voiles dehors au signal de départ autorisé.

Cet évènement était devenu une véritable attraction et l'on venait de loin pour y assister !



les trieuses d'huîtres de Cancale



La pêche terminée, son produit était passé par dessus bord, à même la plage, et femmes et enfants détroquaient et faisaient le tri des précieux mollusques.





tables et bacs de claires à Cancale

Cela ne dura qu'un temps car une épidémie décima les bancs de toute la baie et les ostréiculteurs durent se résoudre à élever un coquillage d'origine japonaise . Depuis lors, le naissin n'étant pas produit sur place, ce sont la baie du Morbihan et le sud de la Loire qui pourvoient aux besoins des éleveurs de la région.





parcs à huîtres à Cancale




Celui-ci fait désormais l'objet de soins attentifs sur près de quatre cents hectares de parcs où des tables en rangs serrés supportent les poches contenant le précieux animal.

La plate est néanmoins revenue mais en bien plus faible quantité et est exploitée en bancs disséminés plus au large.






bateau ostréicole à Cancale

Ce sont désormais des bateaux à fond plat, typiques de ce métier, qui garnissent la baie et ses plages.

Si d'aventure vous passez par là un jour de grande marée, traversez donc les parcs en allant vers le large. Entre ceux-ci et l'étale de la marée basse, foulez lentement le sable, chaussé de sandalettes à semelles fines.

Si la chance vous sourit, vous sentirez sous vos pieds la dureté de ce qui vous paraîtra être un caillou : sans outil, c'est le meilleur moyen de dénicher ce que l'on appelle dans la région un Pied de Cheval. Il s'agit d'une huître sauvage de taille énorme pouvant peser jusqu'à un kilo, enfouie sous une fine pellicule de sable !

Mais, continuons notre découverte ...

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