Lancieux

En quittant Saint-Briac, vous accèderez à Lancieux en traversant le pont qui enjambe le Frémur dont les rives offrent aux plaisanciers une vaste aire d'échouage, bien à l'abri des vents.

Lancieux faisant face à Saint-Briac

Voilà encore un village qui doit son nom à un moine, du nom de Seoc ou Sieu, arrivant dans le pays au 6ème siècle. Défrichant les campagnes avec ses compagnons d'infortune il y ériga un ermitage et donna le nom primitif au lieu qu'il occupa : Lann Seoc. La mémoire populaire attribue à Sieu, disciple de Brieuc, la construction d'un monastère dont les fondations auraient été posées entre l'estuaire du Frémur et la baie de Beaussais, sur le territoire actuel de Lancieux. Le préfixe "lann", d'origine celte, signifie monastère, église ou, simplement, oratoire. Ce n'est que vers le 13ème ou 14ème siècle que le nom du village fut progressivement transformé de Lan Sieu en Lancieux.

église de Lancieux tour de l'ancienne église de Lancieux

La paroisse de Lancieux dépendait auparavant de celle de Ploubalay. Obtenant son indépendance en l'an 1269, elle fera partie du diocèse de Saint-Malo sous l'ancien régime.

La commune faisait partie du canton de Dinard par la Vicomté de Poudouvre dont le domaine s'étendait jusqu'ici. La Révolution lui offrira l'indépendance et la première élection municipale aura lieu en 1790. Fusionnée avec Ploubalay, en février 1794, elle reprendra rapidement les rênes de sa destinée, en janvier 1796.

Elle connaîtra plusieurs édifices religieux mais son église actuelle est assez récente. Sa construction débuta en 1900 pour s'achever en 1902. Elle remplace un lieu de culte dont les premières pierres furent dressées au 14ème siècle, non loin d'ici, par quelques moines ayant fondé un monastère dans le village. Vous y verrez le seul vestige dont les autres pierres furent vendues aux enchères à des cultivateurs : le vieux clocher. Trônant au centre de l'ancien enclos paroissial, il arbore toujours les pierres du pignon de la nef originelle qui, au 18ème siècle, sera enserrée par deux chapelles. Cette forme de beffroi, dont l'origine remonte à 1739, surmonté d'un dôme octogonal coiffé d'un clocheton sur colonnade ne laisse deviner sa fonction ancienne que par la petite croix qui le surmonte. Ruinée, menaçant de s'effondrer, la nef et les deux chapelles furent abattues en 1905 et leurs pierres vendues aux enchères. Le monastère, quant à lui, avait déjà disparu depuis longtemps ...

Lancieux sera toujours tournée vers les terres dont elle tirera sa subsistance.

moulin de Lancieux

Fermes et moulins se dissémineront sur ses landes et elle y conserve encore quelques édifices anciens. Le manoir de la Roche du hameau de la Mettrie y fut construit au 16ème siècle. Sa seigneurie sera établie sous Claude Glé, abbé commanditaire de l'abbaye de Mégrit, puis, au 17ème siècle, aura droit de haute et basse justice sous le marquisat de la Vallière. Elle perdra ses privilèges sous la Révolution et les biens seront dispersés en 1795. Le manoir de la Touche est plus ancien. Construit au 14ème siècle, il n'aura pas le même rayonnement mais ses seigneurs, du même nom mais auquels succèderont les Du Breil de Rays quelques décennies plus tard, auront toutefois droit de basse justice. Ces deux châteaux possèderont leur propre moulin mais il n'en reste aujourd'hui que quelques pierres.

Le moulin de La Buglais constitue le seul témoin de ce passé agricole. Situé sur les hauteurs du village, en bordure de la route menant à Ploubalay, ce moulin-à-vent fut construit au 16ème siècle par les moines de Saint-Jacut. Il cessa de fonctionner en 1947 mais, dans ses dernières années d'activité, il n'utilisait déjà plus la force du vent pour tourner mais un moteur à gaz ... Sa restauration, après son acquisition par la commune de Lancieux, durera une quinzaine d'années : de 1976 à 1990.

Construite sur les hauteurs d'une langue de terre se déversant vers la mer, Lancieux bénéficie d'une côte exposée à tous les vents qui en ont modelé les paysages.


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