Planguenoual, la verte

Après avoir quitté le port de Dahouet, le chemin de randonnée vous fera grimper sur les hauteurs des falaises escarpées qui vous mèneront sur le territoire de Plangenoual, prochaine étape de votre découverte de l'Armorique.

Presqu'à la limite de Pleneuf-Val-André, c'est Port Morvan qui vous accueillera dans ce village oublié des touristes :

Port Morvan et les falaises, Planguenoual

Un étroit goulet y permet l'accès à une plage où le sable laisse très rapidement la place à des arêtes rocheuses se déversant dans la mer. Quelques maisons accrochées aux coteaux tranchent par leur blancheur se détachant sur les prés et les champs qui ont toujours fait de Planguenoual une commune tournée vers l'agriculture.

Fondée, elle aussi, par un ermite venu d'outre-manche, Saint-Denoual, son église et la paroisse voyent le jour en 1138. Elle deviendra terre seigneuriale à partir de 1417, sous forme de vicomté. Les premiers seigneurs, qui portaient le nom du saint fondateur, laisseront ce territoire aux Saint-Gueltas à partir de 1634. La famille de La Moussaye, qui prendra le relais à partir de 1712, sera la dernière vicomté de Planguenoual. Mais ces terres furent occupées par les hommes bien avant la venue de Denoual : l'époque carolingienne y connut l'établissement d'un atelier de céramique, au Frêche-Clos. Les occupants romains s'y établirent à partir du 1er siècle de notre ère, laissant aussi quelques traces de leur passage aux lieux-dits du Prédéro, à Treutan et à la Corderie.

Au cours des siècles, les hommes y ont laissé leur empreinte par l'édification de nombreux manoirs disséminés sur une des communes les plus étendues du Penthièvre : la Ville-Méen, La Hazaye, les Houssayes, Vauvert, le Chesnay, les Bignons et la Petite Ville-Hervé sont autant de lieux où ils sortiront de terre du 14ème jusqu'au 18ème siècle. Deux chapelles des 16ème (Sainte-Barbe) et 19ème siècle (Saint-Marc), quelques croix, dont celle de l'Hôpital (13ème siècle) et des Bignons (18ème siècle) et les vestiges de moulins à vent font partie d'un patrimoine peu connu. Planguenoual abrite aussi deux châteaux : Hourmelin construit au 18ème siècle, et le Val.

château du Val à Planguenoual château du Val à Plangenoual

Ce dernier fut construit du 15ème au 16ème siècle et restauré en 1775. La modification la plus récente fut la reconstruction d'une aile, en 1893.

Au cours des siècles, il passa entre les mains de 7 familles puis fut délaissé, presque abandonné. En fort mauvais état, il est racheté en 1971 par les Hervé. 14 années seront nécessaires pour restaurer et mettre en valeur un ensemble nommé désormais Domaine du Val.

Le château constitue la pièce maîtresse de ce qui est devenu un lieu de villégiature protégé par une intense végétation s'étendant sur 11 hectares, à quelques centaines de mètres de la mer, destiné aux touristes aisés.

Si l'église, située dans les terres et dominant le village, abrite un bénitier du 12ème siècle, elle est toutefois récente, ayant été construite en 1902, sur les ruines du lieu de culte qui fut à l'origine de la paroisse.

colombier de Planguenoual

L'édifice le plus étonnant de la commune est sans nul doute le Colombier de Vaujorin, appelé "Vaujoyeux" dans certains ouvrages. Unique en Europe, cet étonnant ouvrage a été édifié au 16ème siècle et faisait partie du domaine du manoir du même nom. Classé monument historique, sa restauration débuta en 1977. En 1979, une tempête réduit presqu'à néant les travaux entrepris mais l'ardeur de ses défenseurs eut le dessus et il retrouva son aspect d'antan en 1984.

Le bourg de Planguenoual ne borde pas la mer : tourné vers l'exploitation terrienne, il s'est développé à plusieurs lieues de celle-ci. C'est sans doute la raison pour laquelle ses habitants n'ont jamais, à ce jour, édifié la moindre installation portuaire.

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