Lanloup

Après la Pointe de la Tour dominant l'anse de Bréhec, suivez le sentier des douaniers qui pénètre quelque peu dans les terres : il vous mènera à cette petite bourgade, Lanloup, dont le calme et le charme indéfinissable caractérisent les villages de cette région.

église et calvaire de Lanloup

Construit au milieu des quelques maisons formant le village, l'enclos paroissial semble sortir d'un autre âge.

Son église, basse et trapue, vit sceller ses premières pierres au 13ème siècle. Elle fut remaniée au 16ème et au 18ème siècle.

Précédée d'un très beau calvaire, sculpté au 16ème siècle et planté sur un socle datant de 1758, elle s'ouvre par deux porches gothiques dont le principal (gothique flamboyant du 16ème siècle) abrite les statues des apôtres.

clocher de Lanloup

Ornée de gargouilles représentant divers animaux mythiques, la petite église est surmontée d'un clocheton à tourelle à ciel ouvert voisinant un oiseau paraissant être un corbeau ...

L'évangélisation du Lan (territoire religieux) Loup (le saint de la commune) paraît toutefois bien plus ancienne car certains écrits portent à croire qu'un petit monastère y fut bâti entre 550 et 553 par Samson, évêque gallois qui, après avoir débarqué dans la région, s'en ira fonder la ville de Dol-de-Bretagne.

porche de l'église de Lanloup

A l'intérieur, la statue de Saint-Loup, une vierge du 14ème siècle, une toile du 17ème et des chandeliers du 15ème siècle ornent un petit édifice appelant au recueillement, tant le calme qui y régne force le silence.

Les fondateurs de cette église furent les seigneurs de Kerjolis et de la Noë Verte et ils s'étaient réservés une chapelle privée dans le choeur, Kerjolis au sud et la Noë Verte au nord.

L'édifice abrite également leur tombe.

Laissez-vous pousser par la curiosité et remontez dans les terres. Une première étape vous mènera à un autre lieu de culte ancien : la chapelle Sainte-Colombe.

chapelle Sainte-Colombe à Lanloup

Elle fut édifiée au milieu du 15ème siècle par la volonté de Jeanne de Lanloup et Geoffroy de Bois Gelin, seigneurs de Kerverret, sur l'emplacement d'un monastère fondé, selon certains, par Saint-Samson lui-même entre 500 et 553.

Jusqu'au 17ème siècle, elle sera la pièce maîtresse de l'ancien enclos paroissial protégeant le cimetière de Lanloup. Il n'y reste aujourd'hui qu'une tombe, celle d'un "saint" Méloir, prédicateur itinérant ayant fait le voeu d'être enterré sur le lieu de sa mort. C'est, du moins, ce que raconte la légende ...

Presqu'entièrement ruinée, la chapelle sera sauvée de l'oubli grâce à une association créée en 1986 pour la restaurer.

Après Kerverret, passez Kertugdual et poursuivez la petite route menant à Kermaria-an-Iskuit et plus loin à Pléhédel.

manoir de la Noë Verte en Lanloup

Non loin d'ici, vous aboutirez au vieux manoir de La Noë Verte.

Niché dans un écrin de verdure et bordé d'un étang, il est précédé d'une esplanade que traverse l'allée ombragée qui mène au porche d'entrée. Entouré de hauts murs car il était fortifié, ce manoir fut construit au tout début du 13ème siècle par Aufroi de Goesbriand, chevalier et capitaine au service du Duc de Dreux. A l'origine, il n'avait toutefois pas l'importance qu'il exhibe aujourd'hui. Il prendra de l'ampleur grâce à des agrandissements aux 15ème et 16ème siècle et sera pourvu d'un colombier jouxtant la petit tour d'est. C'est aussi de cette époque que date la tour principale, une construction massive de trois étages. Protégé par une double enceinte, le manoir de la Noë Verte s'ouvre sur un porche flanqué de deux tourelles à meurtrières datant des guerres de la Ligue.

colombier du manoir de la Noë Verte en Lanloup

Il eut, au 16ème siècle, un propriétaire prestigieux qui se fera connaître par ses qualités de preux combattant : Jean de Lannion, chevalier et lieutenant de la maréchaussée de Bretagne. Ses exploits légendaires nourrissent encore aujourd'hui les histoires qui se racontent à la veillée ...

Le manoir faillit disparaître, laissé à l'abandon et déjà presque ruiné au milieu du 20ème siècle. Il sera sauvé d'une fin peu glorieuse grâce à son acquisition par la famille Boutbien qui mettra tout en oeuvre pour en faire ce qu'il est aujourd'hui, une demeure ayant retrouvé sa splendeur d'antan.


Kervegan, Kerguistin et Kerjolis, trois autres manoirs édifiés sur le territoire de la commune, n'eurent pas cette chance. Edifiés aux 14ème et 15ème siècle, passant de main en main, ils disparurent presqu'entièrement, ne laissant aujourd'hui que quelques pans de mur. Le plus représentatif de leur importance est celui de Kerjolis, aux limites de Bréhec, dont le double porche est encore visible, encastré dans les murs de la ferme construite sur ses fondations ...

Bien avant le Moyen-Age, la région fut déjà parcourue par des hommes du Néolithique. Mais ici, presque toute trace a disparu. Il ne reste de ce passé lointain qu'un vestige d'aspect modeste, s'affaissant sous le poids des ans : le tumulus de Kerjolis.

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